P. P. Rubens : Sainte Catherine d'Alexandrie

Publié le par Catherine Beaucourt

A PROPOS DE L’ÉLÉVATION DE LA CROIX DE P. P. RUBENS
 
 
SAINTE CATHERINE D’ALEXANDRIE



         Sainte Catherine d’Alexandrie est née vers 290 en Egypte. Son père était le roi Coste de Cilicie.
 
       Intelligente, très cultivée, elle acquit des connaissances qui la placèrent au niveau des plus grands poètes et philosophes de son temps.


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Elle est placée au même titre d’érudition que les deux Evangélistes
 
 Saint Matthieu et Saint Jean (Stephan Lochner – 1445).

        Après un songe, elle décida de consacrer sa vie au Christ, se considérant comme sa fiancée. Le thème du « mariage mystique de Sainte Catherine » apparaît pour la première fois dans une traduction anglaise de « La Légende Dorée », par le frère Jean de Bungay en 1438. Vers cette date, des peintres du Nord, à Cologne, à Bruges, ont commencé à introduire ce thème dans leur représentation des Actes de la Vie de Sainte Catherine.
      Maximilien, César d’Orient qui persécutait les chrétiens, de passage à Alexandrie, présidait une fête païenne. Catherine saisit cette occasion pour tenter de l’amener à se convertir au christianisme. Sage, philosophe, éloquente grammairienne, elle s’entretient avec Maximien conformément aux formes du syllogisme, par allégorie et par métaphore.
 
      Mécontent, l’empereur lui impose un débat avec cinquante savants que Catherine réussit à convertir. Ils sont exécutés et l’empereur ordonne de faire torturer la jeune femme en utilisant une machine constituée d’une roue garnie de pointes.
 
            Par miracle, la roue éclate durant le supplice.
            Maximien ordonne qu’elle soit décapitée en 307, le 25 novembre.



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Jan Provoost (1465-1529), musée d’Anvers.

Un grand attroupement confus assiste à l’exécution de Sainte Catherine. Ce volet droit d’un triptyque de la vie de la sainte, montre la persistance de la piété médiévale dans la peinture flamande.

      Les souvenirs bibliques attirèrent au Sinaï de nombreuses colonies monastiques dès le IVème siècle. La plus célèbre fut celle de l’abbaye Sainte-Catherine fondée par l’empereur Justinien en 527.  La tradition nous assure que des moines découvrirent le corps de la jeune femme.
       Une passage de « La Légende Dorée » semble être intéressant : « Un moine de Rouen s’était rendu au Sinaï et pendant sept ans, il avait pieusement prié Sainte Catherine. Au bout de ce temps, il demanda à la Sainte de posséder un fragment de ses reliques ; et aussitôt, de la main de la Sainte se détacha un doigt que le moine emporta joyeusement dans son monastère (…) » On pourrait peut-être mettre en relation la présence de Sainte Catherine et de Saint Eloi avec le fait que ce dernier avait été sacré évêque à Rouen et que les reliques circulaient bon train à cette époque.


 

Sainte Catherine et Saint Eloi.

        La présence de Sainte Catherine avec les trois autres Saints peut s’expliquer par l’évangélisation que pratiquait la Sainte et qui convertissait grâce à ses discours, son érudition et sa science : elle est souvent représentée avec des livres auprès d’elle.
    Etant épouse mystique du Christ, elle se devait de l’accompagner dans le martyre.
        La dévotion à Sainte Catherine est une des plus répandues en Europe. De très nombreuses corporations ses ont placées sous son patronage. Celles qui utilisaient des mécanismes comportant des roues, et celles de l’intellect.
        Elle eut la faveur des peintres. Elle est représentée avec des livres, la palme du martyre, une roue, une épée. Une auréole tricolore, blanche pour la virginité, verte pour la connaissance, rouge pour le martyre, complète l’iconographie de la Sainte.

Sainte Catherine d’Alexandrie, Hernando Háñez (1520-1526).

        On dit qu’elle fut déposée par des anges au pied du Mont Sinaï : c’est le sujet du tableau de la prédelle aujourd’hui disparu.



 

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